Perrier...C'est f(l)ou !
Dans l'Humanité du 16 décembre 2024
Contaminations bactériennes inacceptables, risque virologique… Un arrêt de la production d’eau Perrier est envisagé
La qualité des ressources en eau exploitées n’est toujours pas suffisante pour produire de l’eau minérale naturelle dans l’usine Perrier de Nestlé dans le Gard, selon un rapport d’inspection de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, daté du 30 août 2024, et révélé ce lundi 16 décembre par Le Monde et la cellule investigation de Radio France. Pour la première fois « un arrêt de la production d’eau minérale naturelle sur le site de Vergèze » est envisagé.
Nestlé avait déjà détruit en avril 2024 trois millions de bouteilles de Perrier après avoir découvert des germes fécaux.
Nestlé continuera-t-il de mettre en péril la santé des personnes qui boivent de ses eaux en bouteille ? Les risques sanitaires encourus à cause de celles-ci cesseront-ils enfin ? Autant de questions qui restent en suspens, près d’un an après les révélations sur l’utilisation de traitements interdits sur ses marques Hépar, Vittel, Contrex et Perrier, avec la bénédiction du gouvernement. Et un nouveau rapport accablant pointe encore et toujours un danger, selon une enquête du quotidien Le Monde et de la cellule investigation de Radio France.
Une inspection inopinée, le 30 mai dernier, des agents de l’Agence Régionale de Santé d’Occitanie (ARS), s’est déroulée au sein de l’usine Perrier de Nestlé dans le Gard. Suite à cette visite, un rapport d’inspection daté du 30 août 2024, et révélé, ce lundi 16 décembre, pointe de nouveau les risques sanitaires encourus après l’ingestion de l’eau Perrier.
L’ARS envisage un arrêt de la production
Ainsi, la qualité des ressources en eau exploitées n’est toujours pas suffisante pour produire de l’eau minérale naturelle, prévient l’autorité sanitaire. Cela ne respecte pas la réglementation, qui exige que l’eau soit « microbiologiquement saine » et « tenue à l’abri de tout risque de pollution ».
De plus, l’autorité sanitaire envisage pour la première fois « un arrêt de la production d’eau minérale naturelle sur le site de Vergèze ». L’ARS invite Nestlé Waters à « s’interroger stratégiquement » sur un autre usage alimentaire possible de ses captages, « dans des conditions qui apporteraient des garanties de sécurité sanitaires, qui s’avéreront indispensables ». Nestlé n’a, à ce jour, pas répondu aux journalistes des deux médias qui ont mené l’enquête.
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L’objectif était de « contrôler le bon démantèlement des traitements interdits » et de « vérifier la traçabilité et les pratiques de fabrication des produits », selon la lettre de mission du préfet du Gard, Jérôme Bonet, que la cellule investigation de Radio France et Le Monde ont pu consulter.
Des contaminations bactériennes « inacceptables »
En effet, bien que certains traitements non autorisés aient été interrompus, les inspecteurs soulignent que « les conditions de réalisation de l’inspection n’ont pas permis de s’assurer » qu’il n’y a plus de « traitement non autorisé dans l’usine ».
Ils notent également que « sur le plan technique, rien n’empêche le traitement de l’eau minérale naturelle par des procédés non autorisés utilisés pour d’autres types d’eaux ». Plus inquiétant encore : les contrôles qualité menés par le groupe Nestlé présentent des résultats microbiologiques « inhabituels pour une eau minérale naturelle », avec une « instabilité des eaux », et la présence de micro-organismes dans les eaux brutes, ce qu’interdit strictement la réglementation sur les eaux minérales naturelles.
Date de dernière mise à jour : 16/12/2024
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