LE COIN DE LA POESIE
ACTUALITE POETIQUE
Phillippe Olislagers, mon ami et camarade depuis le début des années 2000, j'ignorais qu'il poétait. Il ne me l'avait pas dit le bougre ! Et voila que cette année 2024 il publie son (premier ?) carnet de route poétique, s'étendant, selon ses humeurs, sur une vingtaine d'années.
Quand j'ai vu cela sur son profil d'ami Facebook je lui ai immédiatement commandé un exemplaire, pour un prix de 10 euros (+ 3 euros de frais postaux), je l'ai reçu et ai commencé à le parcourir. Et je me suis dit que j'allais en parler sur cette rubrique de mon site, un prétexte pour que lui (et d'autres) lise (nt) ou relisent mes textes qui datent de beaucoup d'années aussi. Pas le même style que Philippe.
Voici en 3 photos (à cliquer pour les voir plus grandes) la présentation du livre de mon cama.
Et, en prime ,deux textes m'envoyés par Philippe ce matin (21 décembre 2024) :
RIVIERE DE VIE
J'ai descendu ravi la rivière de ma vie.
En toi, ma plus profonde, me suis laissé couler.
J'ai ouvert à l'envi tout ce qui me ravi.
Tout au fond je respire du bonheur d'être en vie.
PhRAm
TOI LA VIE
Carbone, Hydrogène, Azote, Oxygène...
En Mystère s’associent, te composent en structures.
Énergie et matière, te voilà en Nature,
Tu libères ta chaleur et exprimes tes gènes.
Par O2-CO2, tu respires la Vie,
En cellules enfermée, tu libères l’envie.
Nutrition pour grandir, excrétion pour partir ;
Tu vieillis par erreur et finis par mourir.
Tu survis en multiple copies de toi-même :
Reproduire pour rester, créer parce tu aimes.
Tu t’irrites pour un rien, car tu crains l’entropie ;
Ressentir et agir, pour jouir de la Vie.
Du plus simple au complexe, tu varies à l’envi ;
En toge prétexte, te voilà Toi la Vie !
PhRAm
Bienvenue dans le nouveau Coin de la Poésie !
J'invite tous les poêtes, qui parfois s'ignorent, celles et ceux dont cette passion les ronge depuis des lustres, ces femmes et ces hommes qui voudraient partager leurs écrits, en parler avec d'autres, celles et ceux qui réinventent le genre ou préfèrent les différents styles existants, les humoristes, les tristes, les enragés, les rêveurs, toutes et tous apportant leurs farines au moulin dont je suis le meunier en quelque sorte.
Envoyez-moi vos textes soit en commentaires en dessous de cette page soit par E.mail sur chevaljak@mail.be ils seront publiés. N'oubliez pas de signer, un pseudonyme si vous voulez, n'oubliez pas de noter votre adresse mail, elle ne sera connue que de moi et non publiée. Vous n'avez pas besoin d'être membre de mon site pour voir vos textes publiés
Le virtuel et la vertu
Que c'est long pour former un gouvernement,
Que ce soit en réel ou en virtuel
Pénible d'accordes les violons...
Et s'il n'y avait que des violons
Ne nous voilons pas la face
Quel ciment pour la truelle
Et qu'est-ce qu'on attend ?
C'est un peu comme l'amour en virtuel
On cause, et évoque, invoque, provoque
On se dite tout,,on se photographie
Parfois on trace des plans dignes de la commère
Et même si de chaque côté du miroir
Aux illusions on a mouillé
Au petit matin
Tout a séché.
Un jour on se décide, on prend la route.
Parfois les yeux suffisent à stopper là
On n'est plus à la négociation
Alors on butte, on charge et on décharge
Et ça fait toujours quelque chose
de bref, de plus ou moins long.
La durée ?
4 ans maximum pour le gouvenement
et - comme dans la vie à deux -
Plus, si affinités.
Mais sans enfant pour le gouvernement.
Jacques Chevalier 10 septembre 2020
faire du neuf avec de l'ancien...
Depuis qu'il a Internet, début des années 2000, votre serviteur a écrit plein de choses dont des centaines de poésies qu'il a placées sur ses "skynetblogs", les références à ceux-ci sont indiquées sur la page de façade de mon site MAIS il se fait que Skynet va détruire tous les skynetblogs fin juin 2018 et la sauvegarde qu'ils proposent est payante avec un résultat assez minable.
Je ne prétends pas que mes poêmes soient des chefs-d'oeuvre, loin de là mais je voulais quand même en sauver quelques-uns et je vous propose ci-dessous quelques textes "sauvés des eaux". Il est possible que je récupère aussi quelques autres textes d'autres blogs que j'ai animé.. A suivre.
Donc en dessous de cette présentation vous trouverez une petite sélection de mes poêmes. Vous auriez pu en trouver beaucoup plus extraits de mes deux blogs Skynet condamnés à la disparition totale le 29 juin 2018 par cet opérateur. Je pensais bénéficier du mois de juin pour en sauver d'autres et non, Skynet m'a ôté tous mes skynetblogs le 1 juin. Je suis très déçu, il faudra vous contenter de ce qu'il y a ici.
Une amie me demandait si elle pouvait utiliser mes textes, c'est OUI bien évidemment, avec moi pas de droits d'auteur ni de chichis !
Je commence fort avec ce texte en presque vécu fort romancé écrit le 10 juin 2003
69 en 63
Nous avions peur de faire du bruit
Qu'ils nous entendent nous chipoter
Surtout d'elle et moins de lui
Qu'ils surprennent notre clandestinité
Et nous cachés dans le vieux cabinet
Lovés entre seaux et vieux balais
Nous nous faisions un petit nid
Dans des lambeaux de draps de lit
Nous jouïons au docteur et tour à tour
Nous changions les rôles pour qu'enfin
Etre le malade était mon et puis ton tour
On ne soigne bien les êtres humains
Que quand ceux-ci sont déshabillés
C'est plus facile à ausculter.
Toi tu avais deux ans de plus que moi,
Tu lisais beaucoup de revues pour dames
Volées à Tante au fonds du bois
Quand je guettais sifflant l'alarme
Là tu trouvais l'inspiration pour nos jeux
Des idées pour rire beaucoup mieux
Alors de tes mains tu astiquais ma queue
Agréable à la fin mais début douloureux
Tu voulais qu'entre tes cuisses je lèche
Ce petit bouton entouré de petits poils revèches
Tu mettais en bouche mon robinet
Cela faut le dire j'aimais
Surtout quand d'un coup il giclait
Et que tout mon jet tu avalais
Moi alors j'étais tout fatigué
Et de ton petit bouton désintéressé
Et toi tu te mettais à pleurer
Secouée par de gros hoquets
Soudain tu te redressais
Et dans la cuvette toute sale
A cracher tu te mettais
Une salive couleur blanc pâle
Et ce qui devait arriver arriva
En l'occurence c'était bon-papa
D'un coup d'oeil il nous pétrifia
Puis ce fut le grand fracas
Cousin-cousine éloignés
Plus jamais se rencontrer
J'avais dix ans, toi douze
Notre jeunesse était si douce
Mais nos jeux ne plaisaient pas
Pas d'ordinateur en ce temps là
C'était comme travaux manuels
fille-garçon sans manuel
Nous mettions en pratique
Des leçons d'amour physique
A cet âge-là les jeux du sexe
Etaient de suite mis à l'index
Aujourd'hui il suffit de cliquer
Pour que plus rien ne soit caché.
Rassurez-vous tous mes poêmes ne sont pas du même tonneau, la preuve... écrit le même jour :
Petite musique de nuit.
J'habite tout près d'une grande usine
Toute la nuit on y turbine
Quand arrive la coulée, çà pète
Comme si c'était un bombardement
Au début quand j'ai loué l'appartement
Je me suis retrouvé tout bête
J'pensais que c'était une collision
Dans la rue entre deux camions
Cela va faire bientôt dix ans
Que cette musique de nuit j'entends
Elle m'aide à m'endormir et me rassure
Comme tôt matin la benne aux ordures
Me fait me lever plus tôt chaque jeudi
Comme çà je sais aller à la librairie
Pour rapporter mon petit Lotto
Qui ne rapporte jamais bien gros
L'autre jour ils ont fait grève
Silence total pas moyen de dormir
La benne, elle, est passée sans trève
Et moi de soudain m'endormir
J'ai perdu le salaire de ma journée
Et le syndicat ne m'a pas remboursé.
17 juin 2003
Le bonheur qu'on se donne
Le bonheur c'est le choco de la tartine
La sauce tartare sur le bout de ma frite
La chantilly sur tes deux boules... de glace fine
On n'a jamais que ce qu'on mérite
Et il faut parfois très cher le payer
Pour toi toute seule n'en vaut pas la peine
Le bonheur est chose à toujours partager
A l'égal de deux tranches de jambon d'Ardenne
A Bastogne à deux pas du Mardasson
Bien cachés à l'abri des buissons
Notre petit bonheur nous l'avons ramassé
Il était tout en pleurs, nous l'avons consolé
C'est lui qui t'a aidé à mettre bas
Dans notre cabane au Canada
2 juillet 2003
J'aimerais te dire
J'aimerais te dire en Espéranto
Comment mon coeur chavire
Moi qui ne suis que matelot
Pour toi qui pilote le navire
Peu à peu tu m'apprends des mots
Je les note sur un bout de papier
Et je les oublie aussitôt
Je ne suis pas un bon écolier
Trop de soucis dans ma caboche
Ne me restent que les petits mots
Formules toutes faites, je sais c'est moche
Méthode assimil comprise par un idiot
Je voudrais te voir ne fut-ce qu'une seconde
Mettre une image dans ma mémoire vive
Es-tu petite brune ou grande blonde
T'habilles-tu en sombre ou couleurs vives
Suis-je malade ou désespréré
J'ai cette envie de te connaître
Beaucoup plus que t'imaginer
Comme l'élève admire son maître
Non ce n'est pas une déclaration
D'amour jetée ici par un fou
C'est comme une obscure tentation
Un désir un peu flou.
3 juillet 2003
L'argent
Y en a qui disent que l'argent ne fait pas le bonheur
Souvent ceux-là en ont bien plus que d'autres
C'est très facile pour eux d'être bons apôtres
Il ignorent tout du lendemain qui fait peur
Plaie d'argent n'est pas mortelle
Serinnent-ils comme pour appuyer leurs dires
Pour les autres casseraient-ils leurs tirelires
Il ne connaissent rien de la dèche perpétuelle
Vivre dans un des pays les plus riches du monde
Et ne jamais savoir nouer les deux bouts
Un seul salaire ne couvrira jamais tout
Le négatif vous jette inexorablement dans l'immonde
C'est la vie et il faut faire avec
Pas de vacances encore cette année
Un resto... autant ne pas y penser
Quand on ne sait plus compter que des kopecks
Et les factures qui viennent et s'amoncellent
Et de se demander comment pouvoir les régulariser
Toutes en même temps y a de quoii râler
Se fouttre en l'air, Dieu que la vie est belle !
9 juillet 2003
Rencontre de blog
Y a pas à dire mais avec internet
On rencontre chaque jour de nouvelles têtes
Ce sont parfois des aventures désuettes
Ephémère d'amour historiettes
On croit rencontrer le merveilleux
Qui se révèle une jeunôt boutonneux
Ou la femme splendide et sulfureuse
Qui est vachasse enquiquineuse
On se maquille, on se travestit
On s'attribue les premiers prix
On se fait passer pour le numéro un
Qui arrive toujours au moment opportun
Pour consoler l'âme en peine d'apparence
L'air de partager les souffrances
En calculant surtout par intérêt
Si celle-là sera vaut la dépense
On ment à tout le monde
On cache sa face immonde
Pour accrocher une âme perdue
On se met un peu à nu
Parfois çà fonctionne et on vibre
On sent alors monter son calibre
On en remet alors par couches
Des mensonges à pleines louches
Alors on propose à cette telle
Un rendez-vous dans le réel
On brise la vitre du virtuel
On pénètre en la poiubelle
Ou on se casse parfois les dents
Ou l'on claque aussi beaucoup d'argent
Parfois on ne sait plus s'en sortir
Pris comme un voleur à la tire
Alors vexé on se renfrogne
Nos mots vont en charogne
Sur tout le monde on cogne
Agressif et sans vergogne
Vaut mieux s'en tenir au virtuel
Où toutes imaginaires seront toujours belles
Où les hommes seront beaux et originaux
Intouchables certes mais pas salauds.
12 juillet 2003
Le droit de vivre
C'est encore trop demander
On ne leur fait pas de cadeau
Déjà qu'on les suspecte de tricher
Elle est chère leur place sur le radeau
Bosniaques de Cheratte, Afghans d'ailleurs
Intégrés depuis voilà trois ans
Sans jamais le moindre problème d'ailleurs
Jetés comme des objets encombrants
Sans valeur, sans intérêt, sans compassion
On s'en fout de leur avenir
Ils n'avaient pas besoin d'ici venir
Parait qu'chez eux sont riches à millions
Ragots colportés par d'infâmes goujats
Les ciblant comme petits oiseaux pour le chat
A leur mode préparant ainsi l'halali
Quand on viendra les mettre dehors d'ici
En attendant, il faut qu'ils crèvent
Et qu'ils abandonnent leurs doux rêves
Les "bons belges" ne veulent plus d'eux ici
Elle est vraiment finie la comédie
On ne pràte qu'aux riches
On aide ce qui peut être utile
Fini de partager les miches
Ceux-ci sont désormais inutiles
Restent quelques égarés
Des félés du genre humain
Utopistes de toujours décalés
Une petite poignée de crétins.
Pour encore vouloir les aider
Et au miracle toujours croire
Ils veulent infléchir le cours de l'histoire
Ces gauchistes juste bons à embastiller
C'est la canaille...
Et bien j'en suis !
16 juillet 2003
Pour une amie
Sous quelle étoile écris-tu maintenant
Tes nouvelles, tes textes, ta poésie
Tous ces longs mois sans de toi une nouvelle
Et ton site désespérément fermé
Et ce livre que tu préparais
Notre relation était folle
Plus qu'intime
à 100 kilomètres de distance
Je regarde souvent ces deux photos
De toi dans un jardin
Nous nous sommes touchés en photos
Mais bien plus par le poids des mots
J'ai parfois été maladroit
Toi tu souffrais pour tes proches
De leur passé torturé, abîmé
Pär la haine nazie
Et tu crevais mal au dos
Tu publiais mes nouvelles
Sur ton site msn
Tu m'aidais, tu me mettais en musique
Autres qu'amants, plutôt complices
Mmmmhhh te souviens-tu d'un soir
Sur Messenger notre descente
Aux abysses, très loin, immorale
Follement érotique et pas sage
Feu d'artifice de mots
Peut-être viens-tu ici
Sous un autre pseudo
Lire mes textes de bas niveau
A la limite du caniveau
19 juillet 2003
NOUS sommes la poésie !
La poésie est universelle,
Elle appartient à chacun
C'est à dire à tous
Qu'elle choisisse de versifier, rimer
De persifler ou bien d'aimer
Elle nous colle à la peau
Est incrustée au fond de nous
Parfois elle s'exprime
Par les mots
Le silence aussi...profond
Elle est partout
Volatile
Elle nous accompagne
Du début de la conscience
A la mort
Mise en textes, en chansons
Elle reste gravée
Comme hiéroglyphes
Dans la pierre
Lue ne fut-ce qu'un jour
Ou simplement même pensée
Elle marquera une histoire
Quelque part
Pour quelqu'un
Sans importance
La poésie, c'est de nous,
C'est à nous
Toutes et tous
Sans distinction.
21 juillet 2003
Aux Armes Citoyens !
Ce jour, c'est la fête aux belgicains
Aux adorateurs des monarchies
Qui bien trop vite oublient
Qu'ils sont vendus aux américains
Ils dressent leur nationale fibre
Et agitent leurs drapeau tricolores
Et, consciemment, ils ignorent
Que vers eux pointe un gros calibre
Ils se satisfont d'avoir jeté à la poubelle
Leur belle loi de compétence universelle
Que diront-ils quand un certain Rumsfeld
Voudra des ploucs pour aller aux djebels
A nouveau le doigt sur la couture
Du pantalon, c'est leur culture
C'est un peu comme à Noel, le temps de l'avent
Magic Circus en bleu mis en avant
Gueule de bois pragmatique après
Faut pas gâcher ses intérêts
Avec nos C130 humanitaires
Nos petits ploucs iront en guerre
Pour aller sauiver l'occident
Jusqu'aux frontières Irak-Iran
Enrôlés dans de nouvelles croisades
Les belgicains drapeaux au vent
Iront là servir de marmelade
Pour les toasts des dégoûtants
Ils sont rompus aux diktats des tyrans
Souvenons-nous il y a déjà soixante ans
De ceux-là blonds et fiers en légions
Allant mourir pour une obscure religion
Petit pays plat de gens de coeur
Pétri par les mains des spéculateurs
Va-tu encore te laisser abuser
Et puis pleurer comme une vierge
Après coup auprès d'un cierge
D'un te deum bien planifié ?
Organisé un 21 juillet
De n'importe quelle année.
23 juillet 2003
Le vilain coco
Je suis le vilain coco de service
Celui qui n'aime pas la police
De mon pays trop bien dressée
A expulser les étrangers
Je suis le vilain coco de service
Celui qui critique la justice
Qui fait rien qu'à traîner
Qui n'humanise pas ses dossiers
Je suis le vilain coco énervé
Celui qui n'aime pas la royauté
Et qui ose encore le dire
Même si çà ne fait pas plaisir
Je suis le vilain coco fatigué
De devoir sans cesse lutter
Pour un peu moins d'inégalités
Et pour une vraie solidarité
Je suis le vilain coco qui crie
Seul, avec quelques trop rares amis
Qu'il vaut mieux connjuguer le verbe aimer
Que de toujours penser la rentabilité
Je suis le coco dont on se moque
Dont on dit qu'il est d'une autre époque
Comme si le monde avait changé
En fait, il ne fait que reculer.
24 juillet 2003
Papillon de nuit
Celui qui vient chez moi de rentrer
Fuyait les torrents de pluie
Attiré par mon bureau bien éclairé
Il va bientôt ici finir sa vie
Non je ne le tuerai point
Même si son vol saccadé m'ennuie
Le pauvre n'a presque plus de vie
Ephémère et poussière demain
Il en est ainsi pour certains anmaux
Depuis des temps immuables
D'une évolution plus qu'improbable
Et pourtant ils sont si beaux
Mon grand père les collectionnait
Dans un drôle de grand livre
Auquel je ne pouvais toucher
Un soir pourtant je les délivre
J'entr'ouvre les pages
Tenant le livre debout
Quand tout à coup
D'en bas sort un nuage
Et là sur le sol en noirs pavés
Comme un amas de poussières
Vite les pages je reserre
Trop tard les papillons sont envolés
Je remets le livre à l'étagère
Et balaye cette poussière
Une page est tournée
Grand père est désespéré
Voilà pourquoi toi petit papillon de nuit anodin
Tu vivras au moins jusque demain.
25 juillet 2003
Ser(re)ment d'ivrogne
Ne plus savoir s'endormir avant minuit
Ne plus même dormir toute une nuit
Se dresser aux aurores pris d'une crampe
Dans l'orteil, le pied ou la jambe
Ne plus pouvoir dormir de peur
De la crampe de six heures
Lancinante qui va exploser
Si on ne pose pas plat au sol le pied
Quand il y a cinq ans déjà
Je buvais du matin au soir
La crampe venant avec fracas
Me donnait l'ordre de reboire
Et je buvais
Et çà passait
Comme une anesthésie
Maintenant seule la poésie
Est mon breuvage
Et l'eau encore davantage
Mais la crampe est revenue
En moi elle s'insinue
Comme le serpent au pommier
Voudrait me faire retomber
Ma vie s'amoche
Vides sont mes poches
Les lendemains pleurent
Rien de bon des mains du facteur
La crampe est là qui rappelle
Qu'il est si facile d'oublier<
De prendre tout du bon côté
Bois donc une bonne Duvel
Ni Dieu, ni Maître mais bien le diable
Et cet enfer est abominable
Je le sais, j'en viens
Je n'y retournerai pas demain
Plutôt crever de douleur physique
Que réamorcer la noire mécanique
Peut-être un jour crever vraiment
Mais sans alcool dans le sang.
17 août 2003
Tes mots
Quelques fois tes mots mis en choeur
Sur la partition sonnent incohérents
Musique dissonnante venant de ton coeur
Difficile d'en rester indifférent
On ne sait si ce que dis tu penses
Quand la phrase coule en abondance
Comme une rivière canalisée
Au débit par trop régulier
Un peu comme on récitait du Carême
Dans l'école de ma jeunesse
Sans trop les comprendre par paresse
Sautant d'un coup à la solution du problème
Parfois tes mots sont désarticulés
Et la phrase s'en va chevrottant
Là peut-être dis-tu la vérité
En le poids des mots pensant
Les mots d'amour surtout coulent
En cascades sur maints rochers
Et notre barque fragile de chavirer
Et de se perdre dans la houle
Je réentends des mots cent fois dits
Mais à leur intonation
Nait en moi quelque crispation
Ils ne sont plus beaux ni gentils
Ils ont le souffle court
Celui d'après l'amour
Quand la messe est dite
L'imagination reste interdite
Tes mots sonne alors creux
Vidés de leur substance
Et me voici malheureux
Comme un chêne en déchéance
Accroché pas ses racines
A la terre-mère nourricière
Mon cerveau alors imagine
Que tes mots plongent en terre
Au plus profond de ton passé
Mystérieux et indécis
Mensonger plus qu'imprécis
Et mon coeur de chavirer
Drôle de drame
Quai des brumes, Nuits et brouillard
Es-tu donc vraiment ma femme
Ou suis-je un solitaire vieillard
Enkylosé
Perdu à jamais
Noyé par tes mots
Outrancier complot.
6 octobre 2003
Foire obsession
Un petit air qui vous trotte dedans la tête
Et qui ne veut plus dire grand chose
Un moment perdu dans l'inconscient
Une île perdue comme dans un grand océan
Lentement vous endort comme une narcose
Vous entraînant dans une infernale fête
Aux carrousels tournant sans cesse
Aux croustillons brûlants et froids
Figés dans d'absents cornets
Cette odeur de frites qui vous carresse
La sauce vous collant aux doigts
Tandis qu'à terre traîne votre boulet
Baraque à illusions, monstres et loteries
Tirs aux pipes et photos des pigeons
Montagne russe s'écrasant sur le sol
Le gand lunapark de la boucherie
Les catcheurs ont mis bas le caleçon
Monsieur Loyal relève son col
Revoici l'air sans la chanson
Il vous emporte comme les portes
D'un château hanté tout allumé
Aux pommes d'amour en écussons
C'est votre vie qui là avorte
Par votre mort qui est innée
L'air alors se tait sèchement
Comme le coup mat du fusil
Et vous roulez dans la boue
Tandis que passent les gens
Les méchants comme les gentils
Vous piétinnant, ignorant tout
Vous n'êtes plus
D'ailleurs avez-vous été ?
Quelques paroles oubliées
D'un texte perdu
Fondu aux canicules de cet été
Chanson plus jamais chantée.
14 octobre 2003
Sourd
Hier je suis devenu sourd
Je n'ai pas entendu "au secours"
Elle criait au milieu de l'onde noire
J'ai tourné mon oreille ailleurs
Vers les flonflons de la foire
Sa fin de vie me faisait peur
C'était elle qui avait choisi
Son choix je l'ai respecté
Puisqu'entre nous c'était fini
Elle pouvait toujours crier
Pour moi la page était tournée
Non assistance à personne en danger
Porte malheur de sauver un suicidé
Je suis allé à la baraque à frites
J'ai pris un gros sachet mayonnaise
Les frites étaient trop cuites
Et moi j'étais mal à l'aise
La conne dans le fleuve avait sauté
Avec son sac et mes billets
Et moi j'avais pas de quoi payer
J'ai dû rendre le sachet.
8 novembre 2003
Etions-nous fous ?
Nous nous aimions
Contre vents en marées
Contre la bonne société
Que nous haïssions
Le temps a repris ses billes
Et les nuages sont venus
Assombrir notre vie
Nous laissant à nu
Comme deux peaux écorchées
Plaies savamment salées
Ton coeur et le mien dans un cri
Fendus par eux, nos amis
L'hiver balaie les amours mortes
Et les chien écrasés du journal
S'oublient quand au vert passe le signal
La folie seule vit à notre porte.
27 novembre 2003
Ma nostalgie
C'est un si beau pays
Le temps y a gommé les faux plis
Revigoré les instants de passion
Ajouté des fleurs au balcon
C'était si beau et c'est fini
Quelques photos, papier jauni
Il est parti le bonheur
Depuis des milliers d'heures
Et je reste là seul sur le banc
Ma main dans mes cheveux blancs
Regard triste à l'étang
Gouttes de pluie des ronds dedans
Je froisse mon vieux journal
Il n'y a plus rien dedans
Tout le texte s'est fait la malle
Au flot de mes yeux pleurant
Le coeur est sec et cassant
Il n'y en a plus pour très longtemps
Elle va crever aussi ma nostalgie
Anniversaire de la mort d'une amie.
1 décembre 2003
Cinq ans aujourd'hui
Cinq ans aujourd'hui
Que tu es partie
Que d'eau passée au canal
De ton suicide banal
Tu étais mon amie
Nous étions si proches, intimes presque
Nos corps avaient joué les arabesques
Et nos mots de la poésie
Tu t'étais donnée à fond au labeur
Y sacrifiant même plus que ton temps
De vivre et de jouïr de la vie
Tu en as passé des heures
Et de te tracasser tes nuits
Quand l'autre buvait tout ton sang
Jusqu'à ton anémie
Tes premiers cheveux gris
Là où tu as choisi de passer
Canal symbolique
Chacun a compris ta logique
Facile à imaginer
Au lieu de comprendre cela
On en a dit tant et tant de toi
Comme pour justifier ta pauvre vie
D'avoir voulu arrêter
Pour se disculper
Es-tu heureuse là haut ?
Je pense à toi, à nous
Je n'arrête pas de penser
Qu'un jour nous aurions pu...
Mais l'affaire est classée
Notre spectacle à nous est terminé.
17 janvier 2004
Front froid
Mon front perlait à grosses larmes
Le silence des armes sur le front
J'aurais pu sauter de joie
Boucler ma valise, partir vers toi
Notre guerre était finie
Mais il faisait si froid
Et si froides mes sueurs
Faisaient sur mes lunettes un brouillard
Un givre de citron givré
J'essuyais sans cesse ce front
Où d'autres avaient essuyé tes tirs
Avant que tu n'agites
Ce bout de drapeau blanc
En dentelles... charmant
Comme une invite à te suivre
Et je sortais de la tranchée
Vers ta fleur au fusil
Et ma sueur redoublait
Tu étais là à vingt mètres
Et le silence a retenti
Sourdement
Comme un bourdon à l'oreille
Celui des grands messes
Celui des promesses
Et je t'ai suivie
Comme le chien suit son maître
A un bon mètre
Tu devins mon inconnue
Et moi ta fraction
Je restais de faction
Chaque nuit à t'attendre
Tu ne revenais plus
Je croisais des pingouins
Filasses aux mains moîtes
Qui me parlaient de toi
De ta façon d'éteindre ta cigarette
Dans une dernière volute d'aimer
Et mon front qui perlait
A t'en faire un collier
Le train roulait sans voix
Je ne l'entendais pas
Tu étais là
Je traversais les voies
Et ma sueur s'estompa
La guerre avait repris
Sans moi.
30 janvier 2004
Self Banking
Fais-le toi-même, tu seras riche
La gueule en face du mur qui crache
C'est toi qui commande, tu veux du cash
Entre lui et toi y a pas de triche
Tu la lui glisses dans sa fente
Celle qui, bien chaude dans ton froc,
Contient l'ensemble de tes broques
Et du négatif pour la descente
Tu lui caresses ses petit boutons
Et l'écran noir en vert te propose
D'entrer de suite en action
En chiffres et non en prose
Pas poétique pour un cent le jouet
Tu lui proposes d'emblée un retrait
En échange, lui, il t'EXIT
Et tes extraits il édite
Il te la rend en sifflant
Toi tu lis et deviens blanc
Votre carte est périmée
Allez donc chez votre banquier.
3 février 2004
A force de...
Décrypter tes mots,
Analyser ton visage
Ou peut-être un autre
Je tombe à l'eau
Dérape au virage
En boue me vautre
Et je sais que tu m'aimes
C'est écrit
Mais je ne sais plus lire
Tu chantes ô sirène
Et moi point ne fuis
Emporté fou par le délire
Dans tes sombres courants
Je me noie en jouissance
J'étouffe de tes mots
Je suis insecte rampant
Tu m'écrases sans complaisance
Et de croquer mon dos
Aller te lire ma muse
C'est comme au bordel
La première fois
On ne sait si on s'amuse
Aux plaisirs charrnels
On se déleste d'un poids
Splendeur et petite misère
Un volcan se refroidit
La coulée s'atténue
Et toi, la fille, la mère
Ton visage s'allanguit
Tu t'endors toute nue
Je te caresse sans faim
Avais-je ou non envie
D'ainsi aller plus loin
Sur ta plage de sable fin
Battue aux vents de poésie
Tel le porc fourrer mon groin ?
6 février 2004
Vieillesse
Les tempes grisaillent
Le coeur déraille
Je deviens vieux
C'est très facheux
Où sont mes guindailles ?
Et ces pizzas pleines d'ail ?
Mon ventre est un gros pneu
Je perds tous mes cheveux
Nus dans la paille
Nous baisions en batailles
Mon pyjama moelleux
Couvre mes genoux cagneux
Je souquais ferme en tes entrailles
Maintenant revers de la médaille
Pour me livrer aux coquins jeux
Il me faut la petite pilule bleue
8 février 2004
Souvenir
Les murs de la chambre suintaient d'humidité
Les fleurs du papier peint étaient fanées
Et ce lit était bancal
Sur moi tu étais à cheval
Mes mains te massaient la poitrine
Tout ton corps montait
Et soudain redescendait
M'écrasant en victime
Ton visage trop blanc rosissait
Mes oreilles bourdonnaient
Et le lit qui criait
Et toi qui hurlais
Et soudain mon corps arqué
Par une crampe violente
Et puis cette redescente
Ton corps sur moi tombant
Dans un énorme tohu-bohu
Quand d'un coup le lit chut.
27 février 2004
Matin frileux
Nos chaleurs intimes sous la couette
Sont comme la bulle de savon fragile
Lointaine innaccessible comme une île
Pour les marins perdus dans la tempête.
Nous sommes nus l'un contre toi
Le givre de nos airs refoulés
Sur la vitre dessinne en étoilé
La neige tombe sur les toits
Pas envie de sortir, d'émerger
Ma main retrace tes courbes doucement
Celles qui hier ont ondulé
Dessus la couette en s'enroulant
Le repas du guerrier dort
Ebouriffés ses cheveux d'or
Et mes doigts sur tes fesses roulent
Et voici qu'apparaît ta chair de poule
Tu gémis un presqu'inaudible "j'ai froid"
Et je te recouvre lentement de moi
Je sens en moi rejaillir l'animal
Toi tu te plains : "tu me fais mal"
Ton corps comme le cheval se cabre
Je suis soudain jeté en arrière
Le feu s'est éteint dans l'âtre
Courtisane aux splendeurs la misère tu préfères
Tu rejoins ton lot qotidien
Dressée comme un piquet tu enfiles
Ton slip, tes bas, ton soutien,
Ton jean, ton pull, ta montre et tu files
Enervée vers ton bus et le bureau
En me larguant quelques bêtes mots
"N'oublies pas de faire la vaisselle !
Tant que t'y es, rentres la poubelle !"
6 mars 2004
Tristounette
Engoncée comme dans une chaussette
Dans une trop étroite salopette
Elle se balance sur l'escarpolette
Les yeux humides la tristounette
Sa mère récure les casseroles
Tandis que son père vote au poll
Et que les agents d'Interpol
Arrêtent le dernier komsomol
Les nuages pissent leur flotte
Le grand-père à sa barbe chipote
En pensant à son vieil ami Pol Pot
Rencontré dans un zinc de l'Aéroflot
Tandis qu'en Palestine nait un petit Jésus
Que courrent les souris sous le bahut
Les bébés nés trop tôt se sont tus
Carole a repris le dessus
La voila qui réécrit des vers
Mais soudain elle tombe parterre
Et çà fait tilt dans son flipper
Son dauphin est en colère
Lentement Carole se relève
Comme la pâte molle elle lève
Et dedans glisse une fève
Et la fille est femme en rêve
Elle accouche de deux enfants
Un tout petit et un trop grand
Ils disparaissent dans les sombres courants
Et Carole s'en retourne pleurant
Elle va pleurer toute sa vie
De tristesse sera sa poésie
Elle gardera au coeur ses amies
Et aux oiseaux elle jettera ses mies
Comme on disperse son avenir
En bonheurs à ne pas venir
Baillant plutôt que de dormir
En lassitude elle s'en ira mourir.
3 avril 2004
Petite Mère
Tu es partie au matin du nouveau millénaire
Comme ton homme, de par le cancer
Me laissant à peu près seul sur terre
Les années passent et dire que je pense
A toi sans cesse serait mentir
Mais c'est bien plus qu'un souvenir
46 années de mon enfance
Pour toi j'étais resté le gamin
Celui dont les dires ne valaient rien
Couvé jalousement tel un merveilleux trésor
Défendu bec et ongles contre les sorts
Et toutes celles qui partageaient mon lit
Ces voleuses d'une parroi de ta vie
Faut-il croire en la résurection
Dans un autre corps, une autre fonction
Des jours il m'arrive d'y penser
Quand Marine se me à me rabrouer
Pour un rien, des cendres dans le cendrier
Que hier elle avait nettoyé
Pour des questions de détails
La vie est en batailles
Des fois j'enverrais bien tout en l'air
Comme il y a vingt ans en arrière
Pourquoi tant de similitudes
Que je gardes de toi l'habitude ?
Le saphir qui guide mon chemin
Dans le sillon du disque jamais ne retient
Que le même petit refrain
Pourtant je t'aimais bien tu sais
Même si je le cachais en secret
Et ne te disais jamais
La vie est une dure lutte
Aigre-douce comme le cornichon
Et sucrée comme le babelutte
De l'éternel petit garçon.
12 avril 2004
Frissons de retour forcé
Des hommes, des femmes, moins,
Isolés, noirs, en centres fermés
Comptent les heures vers la fin
Mercredi il seront expulsés
Pourront même pas se rebeller
Appitoyer les passagers
Comme du fret en soute arrière
Ils décolleront en avin militaire
Et tout le monde s'en fouttra
Sauf quelques filles et gars
Des idéalistes ma bonne dame
Pourtant c'est pas un drame
Z'auront une psychologue, des assistantes
Sociales, et pour leur sécurité
Deux flics chacun, des bien dressés
C'est que la chose est importante
Pour le Ministre il faut montrer
Que l'on est très déterminé
Surtout avant les élections
Qu'on peu faire mieux qu'les nazillons
Mamadu Diallo frissonne là
Dans son lit dos au béton
Il sait déjà dans quelle prison
Sa vie il finira.
23 avril 2004
Ambigûités
Sur le net il peut tout arriver
J'en connais qui s'en sont mariés
D'autres, beaucoup, ont déprimé
Tandis que certain(e)s mentaient
C'est comme faire l'amour à la machine et
A grandes bordées d'effets de clavier
Le tout de smiley's agrémenté
On finit par ne plus s'y retrouver
Avant il fallait de très longs jours
Pour répondre aux messages d'amour
On écrivait, raturait sans cesse
On avait moins le feu aux fesses
Maintenant c'est la réponse du tac au tac
Faite de brusqueries paraissant attaques
Et même au fil des mots de poésie
On baigne souvent dans l'hypocrisie
On se joue un drôle de jeu de cache-cache
Et parfois de guerre on déterre la hache
C'est l'amour qui y perd des plumes
Et la confiance s'emplit d'amertumes
L'internet n'honore pas la morale
Et les choses bien deviennent bancales
Comme passées dans un mix-soup
Et c'est du vrai bonheur qu'on loupe
Et si on redescendait sur terre
Parlant de vive voix à nos semblables
Avec des mots simples, ordinaires
Ce serait, je pense, formidable
Je t'aime...
c'est beau comme un poême.
Le 23 avril 2004 encore
L'eau
Cristalline
Elle coule en larmes
Dans le choeur des poètes
Ils la chantent
Sur toutes les gammes
Compagne des drames
Quand ils s'y noient
Eau qui n'en finit pas
De couler
D'arroser le jardin
Aux soleils
Stagnante
Trouble de l'ennui
Des errances
Des doutes
Sombre et insondable
Dans l'absinthe
Roulant dessous les tables
Comme autant de plaintes
L'eau de vie
Qui réchauffe
Et éteint l'incendie
Chez les pauvres
Celle qui emporte tout
Sur son passage en torrent
Bouillonnant
Comme celle de l'égoût
L'eau multidimensionnelle
Qui tombe et monte au ciel
Aux vapeurs grisées
D'alcolos prisonniers
Tout en sueurs
A la dernière heure
Quand l'eau du bain
Et le bébé avec
Sont jetés du bassin
Aussi sec
Des rimes l'eau
Qui en prime
Vous déprime
Avec ses histoires d'O
L'eau magique
Bénite
Pour paraplégiques
Celle qui de mérite
Eau souveraine
Celle des fontaines
Et celle du Sahara
Sèche comme le glas
Eau de jouvence
Ou du Rhône en France
Coulant à la grâce de Manon
En fin ruisselet Rubicon
>L'eau de là
Plus loin aux confins des eaux
Là-bas.
17 mai 2004
Toi
Toi tu m'a fait découvrir les mots de l'Atlas
Je suis ton élève du fond de la classe
Tu sais, le liégeois qui griffonne des poêmes
Et qui le soir taggue au mur des "Je t'aime"
Tes mots-là, sept fois dans ma bouche
Je les tourne avec toi
Les ensalive comme à la douche
Entre nous pas de langue de bois
Toi tu me fais découvrir sans les mots
Sans en parler ou très peu à m-mot
Ton pays noir qui s'anime
Les oiseaux au chant qui domine
Toi tu es ma folie, mon espoir
Mon ardente et ma victoire
Sans cesse sur le métier ouvragée
Mots en ellipses polissés
24 mai 2004
Petit mot pour Hélène
Je sais que tu ne m'en tiendras pas rigueur
Dans le sabot laissé par toi sur mon coeur
J'ai semé les graines d'une petite fleur
Qui me donne depuis un grand bonheur
Elle est devenue pour moi l'indispensable
Complice roulant comme moi dessous la table
D'une aventure poétique formidable
Parfumée vanille et sirop d'érable
Avec elle le poète devient plus écarlate
Et même parfois ses écrits "update"
Mesurant précis au compas et à la latte
Jusqu'à la place exacte de la date
Avec il apprend l'aimer en virtuel
Une sensation fort nouvelle
Si proche parfois du réel
Que le poète en chancelle
Si tu reviens un jour ici Hélène
Emplie de joie, ou trainant ta peine
Viens directement ici dessus la scène
Où Celle-la et moi on se démène
8 août 2004
SOLEIL
Toi tu commences sérieusement
A m'échauffer les oreilles
Tu es partout, on ne parle que de toi
T'es pas là, on t'attend
Tous tes caprices on y veille
Tu ne serais plus celui d'autrefois
Maintenant c'est à 30 qu'elle est ta zone
Et tu nous piques à coups d'ozone
Demain moins de bouches à nourrir
Dans les hospices la mode est au mourir
Et sur les routes tes conquérants
S'accidentent à dix pour cent
C'est l'été, tu es le plus célèbre
Garant du profit des pompes funèbres
Quand tu ne tue pas directement l'homme
Tu lui farbiques des mélanômes
Petites bombes à retardement
Bonzage discrètement
Et sur des millions de grilles
Des tonnes de merguez grillent
Tandis que les graisses dans la braise
De l'enfer activent la fournaise
Sous toi, grâce à toi, on s'entretue
A grands coups de barbecues
Alice dans son pays des merveilles
T'avait oublié ô Soleil.
8 août 2004
LES COCUS DU DIMANCHE
C'est de saison les cocus
De jaune sont travestis
Par grappes de jolis fruits
Ils envahissent les routes
Musettes de casse-croute
Les cornes leurs sont dues
Escortés d'une voiture balai
Au coffre en casiers de bière pour midi
Tous ces héros s'appellent Eddy
Ils en ont au moins l'âge
On ne va pas en faire un fromage
C'est dimanche et çà leur plait
La plupart parlent flamand
Ou de fançaos bien patoisant
Leurs culottes noires bien serrantes
Avant d'avoir gosier en pente
Les héros de la petite reine
Chaque dimanche vont en arène
Tandis qu'à la maison
Bobonne enfin libérée
Se fait bien troncher
Les paroles et le son
Le mari loin sur les routes
Bicyclette là, ici biroute
Les cyclos, écololos du dimanche
Ont trop enserré leur manche
Le facteur à vélo en semaine
Nique à tout va les Germaine
Le soleil ravive les couleurs
Des jaunes maillots
Des cocus en puissance
Pédalez encore quelques heures
Puis après buvez un pot
Enfilez vos cornes avec prestance.
19 décembre 2004
NOS MANTEAUX D'HIVER
Calfeutrés dans nos manteaux d'hiver
Nous bravons les sinistres frimas
L'un à l'autre collés en amas
Je glisse ma main chaude sous ton pull-over
Je sens au bas de couette tes pieds froids
Je les remonte entre mes cuisses
J'adore nos touchers de peaux lisses
C'est comme si tu entrais en moi
Et pourtant nous ne faisons pas grand chose
Soudés, à moitié dévétus
Seuls mes doigts jouent un impromptu
Au haut de ta gorge rose
Ton visage se love dans mon bras
Tes cheveux me chatouillent les narines
Ta main remonte mon ventre froid
Doucement ton front, je butinne
Nous fusionnons à pleins corps
J'écrase mes lèvres aux tiennes entr'ouvertes
Nos sensations sont en alerte
Et nous nous enserrons d'autant plus fort
Mais nous gardons nos manteaux d'hiver
Le temps nous manque pour conclure
Nous réemergeons dans la terne froidure
C'est que nous avons d'autres choses hélas à faire.
novembre 2004
ELLE VA MAL
Et je la sais qui souffre
Mais elle tient contre vents et marées
Sa faiblesse est sa force
Cette douleur au ventre qui la tarraude
Cette peur voilée de l'opération
Ces jours qu'elle n'a plus assez
Qui lui feront perdre de l'argent
Qui ne fait pas le bonheur
Certes
Mais qui y contribue justement
Maintenant qu'elle en a tant besoin
Ces reproches qu'elle subit
Tu devrais faire ainsi
Ne plus faire çà
C'est pour ton bien
Elle en a déjà vécu des épreuves
Et ce ventre maintenant
Qui s'enfle avec la cortisone
L'inquiétude qui devient souveraine
Elle est à cran
Et je ne puis rien
Si peu enfin
La vie est un plat de merde
Et je voudrais le renverser
Le mettre au vide-poubelles
De son chez elle
C'est la vie au quotidien
Je voudrais être plus fort
Manger sa douleur
Lui rendre le sourire
Date de dernière mise à jour : 21/12/2024
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