KIT POUR VIVRE 3 JOURS
Le kit de survie c'est pour trois jours...Et après ?
Depuis le 26 mars 2025, l’Union européenne a lancé un message clair : chaque foyer devrait pouvoir tenir 72 heures en autonomie en cas de catastrophe. Dans un contexte géopolitique sous haute tension, les États membres ont été incités à préparer leur population. En France, un livret officiel est attendu avant l’été, mais les recommandations ont déjà été diffusées par les médias. Ce fameux kit de survie, préconisé par les autorités, a un coût. Et il est désormais scruté, décortiqué, discuté. Alors, combien faut-il vraiment débourser ? Et peut-on s’en sortir pour moins cher en le fabriquant soi-même ?
Le kit de survie des autorités : entre peur, prévention et pragmatisme
La première chose à comprendre, c’est le contexte. Cette injonction européenne ne sort pas de nulle part : guerre en Ukraine, inquiétudes nucléaires, climat instable, et menaces sur les infrastructures critiques. Autant de risques qui justifient un principe simple : chaque citoyen devrait pouvoir tenir seul trois jours sans électricité, sans eau courante et sans secours.
En Belgique comme en France, la consigne est claire. Le Centre de crise national évoque un ensemble d’objets indispensables, à conserver dans un endroit facilement accessible. France Info précise que l’État français a déjà publié un document officiel dès août 2024, en attendant la parution d’un manuel complet. L’objectif est de faire face à des situations telles que « coupures d’électricité, de gaz, d’eau courante ou routes impraticables ».
Contenu officiel du kit de survie : ce que les autorités demandent
Selon le document gouvernemental évoqué par France Info, le kit de survie de 72 heures doit contenir plusieurs éléments essentiels. En premier lieu, il faut prévoir un minimum de six litres d’eau par personne pour tenir trois jours. Côté alimentation, les autorités insistent sur des denrées non périssables ne nécessitant aucune cuisson, telles que les conserves ou les barres de céréales. La trousse de premiers secours est également indispensable, accompagnée des médicaments nécessaires à un éventuel traitement de trois jours.
Il convient également d’ajouter une lampe de poche, une radio fonctionnant à piles ou à manivelle, un briquet, des bougies, des vêtements chauds adaptés à toutes les saisons, une couverture de survie, une paire de lunettes de secours, ainsi qu’un chargeur pour téléphone accompagné d’une batterie externe. Les autorités recommandent en outre de conserver des photocopies des documents importants comme les cartes d’identité ou les ordonnances médicales, ainsi qu’un double des clés de maison et de voiture. L’argent liquide est mentionné comme indispensable : « En cas de crise, le cash est roi et votre carte de crédit ne pourrait être qu’un bout de plastique », a souligné Hadja Lahbib, commissaire européenne. Enfin, quelques jeux, cartes, dés, échecs, peuvent permettre de canaliser le stress dans l’attente de secours selon elle.
Acheter ou fabriquer son kit de survie : l'écart de prix est révélateur
C’est là que la question centrale surgit : combien cela coûte-t-il vraiment ? Les kits prêts à l’emploi vendus en ligne dépassent allègrement les 200 euros. Mais peut-on faire mieux ? Oui, répond La DH/Les Sports+ dans son enquête du 28 mars 2025. En détaillant chaque catégorie du kit, les journalistes sont parvenus à un total de 125,49 euros pour un équipement complet et conforme aux recommandations.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la trousse de premiers soins coûte 35,96 euros, à laquelle s’ajoutent 4,43 euros pour du paracétamol et 5,51 euros pour un désinfectant. La partie technologique comprend une batterie solaire à 39,80 euros, une lampe-radio à manivelle à 29,95 euros, un chargeur universel bon marché et un couteau suisse pour 28 euros. Enfin, l’alimentation, composée de boîtes de thon, de maïs, de haricots verts et de barres muesli, revient à 14,26 euros. Avec un simple pack de six bouteilles d’eau d’un litre, l’addition reste bien en dessous des offres commerciales. Comme le conclut la journaliste Morgane Van Lierde : « Le verdict du prix de notre kit est sans appel : 125,49 euros. Soit bien moins cher que ce qu’on peut trouver sur Internet. Et surtout bien plus complet ! ».
Le kit DIY : entre bon sens et responsabilisation citoyenne
Plus qu’un simple gadget survivaliste, ce sac de résilience est aussi un outil d’éducation. Les autorités ne demandent pas aux citoyens de céder à la panique. Elles les responsabilisent. La France prévoit un manuel grand public de vingt pages, à distribuer dans les semaines à venir, pour diffuser les bons réflexes. « L’objectif est de dire aux Français de se préparer à toute éventualité, et pas seulement à un conflit armé ». Ce n’est pas de la guerre qu’il s’agit exclusivement, mais bien de résilience systémique : tremblements de terre, cyberattaques, black-out ou encore inondations.
Construire son kit soi-même, c’est aussi un acte économique. Cela permet de sélectionner des produits de qualité, de maîtriser ses stocks et d’adapter le contenu aux besoins du foyer : enfants, personnes âgées, animaux de compagnie, régimes alimentaires, etc.
Derniers mots : ne pas payer la peur au prix fort
Ce qui ressort de cette analyse, c’est un paradoxe. Plus les autorités prônent l’autonomie, plus le marché du survivalisme se développe… et flambe. Pourtant, les chiffres sont clairs : un kit de survie digne de ce nom peut être conçu pour environ 125 euros, sans dépendre d’aucun vendeur opportuniste.
Date de dernière mise à jour : 17/04/2025
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