Chertal V/S Cheratte
Article de la Meuse du 18 février 2021
Oupeye: oui au démantèlement de Chertal, mais avec des garanties contre les nuisances
Déconstruire Chertal, mais pas n’importe comment... - News
Par Aurélie Drion
Ce mercredi en fin d’après-midi, le Collège communal d’Oupeye s’est penché sur la demande de permis déposée par ArcelorMittal en vue de déconstruire le site de Chertal. Et il vient de formuler toute une série de remarques qui vont maintenant être envoyées à la Région wallonne.
C’est à cette dernière que reviendra l’avis final. On saura d’ici deux ou trois mois si le permis est octroyé et, si oui, en tenant compte ou non des remarques formulées par divers intervenants dont Oupeye.
Sans grande surprise, Oupeye vient en effet de dire « oui, mais ». Car si elle n’est évidemment pas opposée à la déconstruction du site, loin de là, le dossier tel qu’il lui a été présenté pose questions et inquiétudes. Oupeye réclame ainsi d’imposer une étude d’incidence sur l’environnement avant d’octroyer le permis. Étude qui devra étudier les conséquences d’un tel chantier tant sur l’environnement que sur l’habitat. « Notre demande est légitime, explique Serge Fillot, bourgmestre d’Oupeye. Il y a beaucoup de zones d’ombre dans le dossier. On y reconnaît par exemple qu’à certains endroits, on ne sait pas ce qu’il y a. Il n’y a pas de phasage. On ne tient pas compte de la zone Natura juste à côté. Pour tout ça, on demande une étude d’incidence complète. Et on ne comprend pas que la Région n’en ait pas imposé une. On a vraiment l’impression que le Gouvernement wallon veut aller vite, enfin, après des années d’inaction. Nous, on ne dit pas qu’on ne doit pas avancer, mais il ne faut pas le faire n’importe comment. » Outre cette étude d’incidence et compte tenu de la présence de divers polluants sur le site (dont de l’amiante), Oupeye réclame également que la qualité de l’air soit mesurée en permanence durant le chantier.
La commune souhaite aussi interdire le transit des camions dans le village de Hermalle en les obligeant à passer par les axes autoroutiers de Wandre ou du Trilogiport. Enfin, elle demande qu’on exige la création d’un comité d’accompagnement. Par ailleurs, dans la foulée de cette réunion, Oupeye et Visé ont organisé un Collège commun axé sur le sujet. Visé, non consultée dans le cadre de cette enquête publique alors que Richelle, Sarolay et Cheratte se trouvent à un jet de pierre du site, va se manifester auprès de la Région pour faire entendre ses préoccupations.
Un fort beau texte de Serge FILLOT sur sa page Facebook ce 7 décembre 2020
Merci Serge pour ce texte. Pour ne pas qu'il se perde dans le paquet des posts sur Facebook je me permets de le copier et le coller ci-dessous dans cette rubrique de mon site perso :
CHERTAL : « Just wait and Steel ? »
Parmi d’autres critères, la vertu d’une démocratie se jauge notamment à la qualité de l’information auquel son Citoyen doit pouvoir prétendre.
Le fait de découvrir fortuitement ces jours derniers qu’une entreprise privée «nationale » s’intéressait de très très près - mais vraiment de très très près - au site de Chertal, s’apparente néanmoins davantage à un secret de polichinelles qu’à un véritable scoop...
Soit...
Un des secrets les moins bien gardé de Wallonie aura eu au moins l’immense mérite de replacer ce dossier au centre d’un débat qui, même si il est du genre complexe, a tendance à (trop) s’éterniser.
En tant que Bourgmestre d’Oupeye et représentant de mes Citoyens, j’ai défendu, et je défends toujours, l’initiative publique chaque fois que j’ai eu à évoquer ce dossier avec les instances régionales et ses intermédiaires.
Notre Collège et notre Conseil communal sont également parties prenantes, car le hasard de la géographie, de l’histoire et de la fusion des Communes font que la quasi intégralité des 197 ha de ce site industriel majeur se situe sur notre territoire.
Soit...
Au-delà d’une position qui pourrait somme toute passer pour purement idéologique, pourquoi défendre l’initiative publique dans ce dossier ?
Et bien car à mes yeux elle est la mieux placée afin de pouvoir offrir des garanties maximales :
. Pour que la rentabilité financière immédiate ne soit pas l’unique point d’horizon du dossier, au détriment d’autres considérations majeures pour notre espace de vie commun (environnement, mobilité,...) ;
. Pour que les sites Mittal dans la région liégeoise ne soient pas vendus par « étage » ;
. Pour que cette zone à reconvertir ne dépende pas d’un investisseur unique qui occupera dès lors une position monopolistique avec un droit de vie ou de mort sur le dossier et l’avenir de la zone (il n’y a qu’à constater les soucis actuels en la matière...) ;
. Pour que les préoccupations environnementales et, partant, la dépollution du site, se fasse dans des conditions optimales et totalement transparentes ;
. Pour que les Villes et Communes immédiatement concernées par le redéploiement du site soient consultées, écoutées et entendues : Oupeye bien sûr, mais également Visé (Cheratte juste en face) et Herstal (seul accès actuel au site) ;
. Pour que toutes les possibilités de reconversion d’un site dont le rayonnement s’étend bien au-delà de la Basse-Meuse soient envisagées et étudiées afin qu’il ne soit plus dépendant d’un seul type d’activité économique, ce qui s’avère catastrophique pour l’emploi et les familles des travailleurs en cas de crise sectorielle ou de fermeture : nous avons besoin d’emplois fermes et « durables » ;
. Bref, pour éviter tout ce qui s’est passé jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Ce problème de rachat éventuel de Chertal par un privé ne doit toutefois pas être l’arbre qui cache la forêt.
Ainsi, même si la Région, et donc le secteur public, acquiert l’espace de Chertal au travers de la SOGEPA (bras armé financier de la Région), le principal danger serait s’arrêter au milieu du gué.
Il faudra encore politiquement faire le forcing afin que la future structure amenée à « piloter » la reconversion du site soit elle aussi à majorité publique ; cette structure majoritairement publique, avec des partenaires privés bien entendu, doit être la garante des enjeux fondamentaux évoqués ici.
Je compte sur nos Députés et notre Gouvernement wallon.
Alors : « Just wait and see ? » ou « Wait and Steel ? »
Serge FILLOT,
Municipaliste d’Oupeye.
Ce projet est une aubaine pour les 3 grandes communes de la Basse-Meuse
Et particulièrement pour Visé via le quartier de Cheratte-bas et son projet (MATEXI) en cours de réalisation et sur lequel je reviendrai dans cette rubrique d'ici et après la séance d'information du 17 décembre 2019 au Hall sportif de Cheratte-bas.
Date de dernière mise à jour : 18/02/2021
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