Des jeunes fachos en Flandre
Article du SOIR du 10 novembre 2023
Une photo partagée sur le compte Facebook de Daan C., placé sous mandat d’arrêt, semble témoigner de ses liens avec l’organisation d’extrême droite Voorpost.
Le parquet fédéral annonce ce vendredi que deux individus ont été privés de libertés à la suite de perquisitions menées ce jeudi 9 novembre dans les milieux d’extrême droite, et ce dans le cadre d’un dossier du parquet fédéral ouvert en mai 2023. Sur ordre d’un juge d’instruction spécialisé en matière de terrorisme à Anvers, la PJF a ainsi mené a effectué plusieurs perquisitions à Diepenbeek (Limbourg) et Ostende (Flandre Occidentale).
Les deux personnes interpellées ont à peine la vingtaine: «Deux personnes de nationalité belge, Daan C. (né 2000) en Kayley W. (née 2002) ont été privées de leur liberté et emmenées pour audition. Lors d’une des perquisitions, à Diepenbeek, un grand nombre de souvenirs nazis, y compris des drapeaux nazis et des croix gammées, ont été trouvés», précise le parquet fédéral belge. Selon le ministère public, «toutes deux sont soupçonnées de participation aux activités d’un groupe terroriste, Daan C. également en qualité de dirigeant, de diffusion d’un message terroriste avec le risque que des infractions terroristes soient commises, du recrutement de personnes dans le but de commettre des infractions terroristes et de la préparation de la commission d’infractions terroristes.» A ce titre, Daan C. a été placé sous mandat d’arrêt par la juge d’instruction.
Réseaux cryptés
Sur son profil Facebook, que Le Soir a pu identifier, on peut apercevoir une photo (publiée durant l’été 2022) d’un homme qui semble être le jeune Daan C. en train de brandir le drapeau de l’organisation d’extrême droite Voorpost lors de l’Ijserwake, rassemblement de l’extrême droite et de la droite nationaliste flamande qui a lieu chaque année à Dixmude. Le profil de Kayley W. indique quant à lui que les deux jeunes gens étaient en couples.
« Certaines indications laissent penser que les suspects étaient actifs sur plusieurs plateformes en ligne cryptées d’extrême-droite, appelant activement à commettre des infractions terroristes, recrutant de nouveaux membres et partageant notamment des modes d’emploi d’armes à feu imprimées en 3D» poursuit le parquet fédéral. «lls ont également été trouvés en possession de matériaux pouvant servir à fabriquer des bombes artisanales et des cocktails Molotov, entre autres.Il apparaît également que certains membres des groupes en ligne ont rédigé un manifeste et il y a des indications qu’ils possédaient des armes. Sur ces plateformes en ligne, des mineurs et des adultes partageant les mêmes idées se sont révélés actifs dans leur pays et à l’étranger»
Ramifications européennes
Visiblement, l’enquête belge a permis de mener des actions dans d’autres pays de l’UE., comme l’explique le parquet fédéral: « Avec la coopération d’Eurojust et d’Europol, plusieurs instructions ont été ouvertes à l’étranger, ce qui a permis d’identifier plusieurs suspects - actifs au sein de ces groupes. Cela a conduit à des perquisitions simultanées, notamment en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Croatie et en Lituanie. Des dossiers ont également été ouverts dans plusieurs autres pays à la suite de l’instruction belge, ce qui a également donné lieu à des interventions judiciaires permettant de déjouer la commission d’une infraction terroriste.»
Date de dernière mise à jour : 11/11/2023
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